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Orchidacées - Synonyme usuel : Orchidées

Origine des noms : de orkhis (testicule en français), allusion à la forme des tubercules du genre Orchis
    
Les Orchidées de nos régions se
signalent par un ensemble de caractères particuliers facilement observables :
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plante terrestre herbacée
à tige dressée et port altier
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feuilles toujours entières à nervures parallèles  (très rarement réduites à des écailles ou à des gaines)
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inflorescence en racème ou en épi, fleurs à symétrie bilatérale avec un périanthe en 2 verticilles de 3 : celui de 3 sépales,    généralement semblables, et celui des 3 pétales, dont un, le labelle diffère des deux autres, souvent spectaculairement
-
organes reproducteurs mâles (anthères) et femelle (stigmate) insérés sur une colonne typique, le gynostème. Les grains de    pollen sont agglomérés en petites masses cireuses, les pollinies et l'ovaire est infère.

Pour mieux illustrer l'organisation de la fleur d'Orchidée, PIERRE DELFORGE, dans son Guide des Orchidées de France, de Suisse et du Bénélux (pg. 262), établit une comparaison entre les structures florales des Liliacées (schéma A de la figure) et des Orchidées (schémas B et C).
Les Liliacées ont des fleurs hermaphrodites, toutes les parties florales étant présentes par multiple de 3,
avec un périanthe composés de 6 tépales pétaloïdes disposés en 2 verticilles, l'un externe, le calice, formé des 3 sépales, l'autre interne, la corolle, composé des 3 pétales. La symétrie est radiaire et l'ovaire est supère, sumonté du pistil, le style portant au sommet, 3 stigmates fertiles. Le pollen est rassemblé dans des anthères situées au sommet des 6 étamines, elles aussi disposées en 2 verticilles.

Légende de la figure :
A - Liliacée : 1-anthère    2- étamine    3-ovaire    4-stigmate    5-sépale    6-pétale
B et C - Orchidée 
(Ophrys splendida) 7-sépale dorsal   8-sépale latéral   9-pétale  10-labelle  11-éperon  12-gynostème  13-pollinie   14-surface stigmatique

Les Orchidées ont aussi une structure 3-mère, mais l'adaptation de la fleur aux insectes pollinisateurs a entraîné la différenciation et la réduction de 2 pétales par rapport aux sépales ; le troisième pétale, le labelle, porteur de signaux particuliers et souvent utilisé comme surface d'atterrissage pour les insectes (la plupart des Orchis étant dépourvus de nectar, il faut "attirer" d'une autre manière), s'est spécialisé et distingué des deux autres ; enfin, les parties sexuées, à l'exception de l'ovaire, se sont soudées en une colonne, le gynostème, qui fait face au labelle. Ces 2 transformations dotent la fleur d'Orchidée d'une symétrie bilatérale, avec un seul axe qui fait d'une moitié de la fleur l'image miroir de l'autre (on dit qu'elle est zygomorphe).

Pour une descrition plus détaillée, en particulier pour les parties non apparentes de la plante (rhizomes ou tubercules) et le mode de vie (reproduction, germination, croissance) consulter le remarquable ouvrage de Pierre Delforge pp. 262 à 271.

Les 4 critères de reconnaissance donnés en tête de cette page ne sont réunis que chez les Orchidacées.
La confusion éventuelle avec une Orobanchacée peut être levée par le fait que celle-ci possède un ovaire supère et 4 étamines. Quant aux Lamiacées, munies d'un labelle et d'une symétrie bilatérale, elles ne possèdent ni gynostème, ni feuilles entières à nervures parallèles et leur ovaire est supère.

Les Orchidacées composent une gigantesque famille, de 25.000 à 30.000 espèces, réparties en 800 genres, présentes en grande majorité dans le monde tropical où elles sont épiphytes, poussant sur les branches ou les troncs d'arbres .
Les espèces tempérées sont surtout terrestres.
La plupart des Orchidées vivent en association avec un champignon, sans lequel elles ne pourraient survivre.